La Cour des Miracles
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Intronisation de l'Ecole des Cadavres

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Message  Venus Flytrap Ven 16 Oct - 1:47

Posté également dans le narratif de Fract où je vous invite cordialement à réagir (ou pas) de quelques façons que ce soit...
http://www.fract.org/forums/index.php?sujet=615


Le petit jour miteux se lève sur la cité gâtée jusqu'au trognon.

Sous l'ombre absurde d'un réverbère qui se prend pour la tour de Pise, au coin du vieux parking miteux qui accueille certains des hères qui ont choisi de s'arrêter en ce bouge, commence à se tramer un drôle d'événement.

Les Miraculés n'ont pas eu l'occasion de voir l'entomophage commettre ses méfaits ces derniers temps. Always n'a pas eu le droit d'assister à une nouvelle crise enfiévrée et ténébreuse. Meryl a raté quelques leçons de savoir vivre. Jango a sans doute du trouver un autre animal de compagnie pour contenter sa crasseuse libido.

Elle, elle en a profité pour jouir. Jouir seule de la Peur Concentrée envoyée aux quatre vents. Certains, comme le petit Gregory, véritable trisomique de son état, ont foncé les yeux fermés dans la gueule du loup. D'autres ont préféré prendre la tangente, à l'image du tout aussi limité Elmir et de son ranger muet. Enfin, un autre petit groupe a pris au sérieux l'appel de Venus et est déjà en route pour l'installation. Et pourtant, le motif fallacieux de leur fuite avance tout autant vers la Cour...

Mais trêve de nostalgie malsaine et d'anticipation à la petite semaine.


Sur le macabre macadam traîne le nouveau jouet de Venus. Le remplaçant de feu le trader fou, j'ai nommé Lehman Strong. Sa main droite est menottée par la chaîne de la sadique, en même temps reliée à l'antique lampadaire et à un des bras de sa monstrueuse maîtresse.

La folle piétine son corps d'athlète mutant à mesure qu'elle siffle une odieuse mélopée dans un mégaphone qui ne porte guère plus loin qu'à quelques mètres. Les cris effroyables que les poumons du torturé éjectent dans l'air chargé de spores toxiques doivent suffire à réveiller les morts.

Sur le corps entièrement dénudé de Flytrap trône une écriture imparfaite créée à base de cendre et de sang. Il faut obligatoirement s'y approcher pour déchiffrer le mortel programme.

Au front.


"Au Choix"

Des épaules secouées de spasmes au délicieux bassin.

" Initiation aux Entrailles de la Terre.
Course d'Orientation dans la Mine. "


Dans le dos, le long de la moelle épinière frissonnante.

" L'entomophagie de A à Z "

Sur les jambes insolentes de maigreur.

" Poison, Fièvre Hallucinatoire & Libertinage "

Alors qu'elle psalmodie tout son saoul dans son porte-voix déglingué, ce qui reste du petit Edmond semble ricaner de la scène d'un sourire carnassier. Son squelette, les bras lovés contre le lampadaire, scintille au soleil levant d'un blanc étonnamment immaculé...
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Message  Meryl Dim 18 Oct - 15:49

*-N'y vas pas Meryl.
-Oui, mais c'est moi l'élève.
-N'y vas pas Meryl.
-Pourquoi? C'est Venus, après tout, et c'est mon école, et elle m'attendent.
-N'y vas pas Meryl, tu sais très bien ce qu'elle va faire.
-Pas sûr, elle a l'air de vouloir jouer...course d'orientation, ça ne peut pas être bien méchant. Dans la mine en plus, depuis le temps que je veux la visiter.
-Ne te fais pas plus conne que tu l'es Meryl, si tu veux aller la regarder massacrer ce pauvre type, libre à toi, mais arrête de te trouver des excuses.
-Mais, d'abord elle va pas le massacrer, elle va lui apprendre des choses, et à moi aussi d'ailleurs.Et puis s'il il est là où il est, c'est qu'il a probablement de bonnes raisons. Comme Edmond.
-Edmond n'avait rien fait.
-Edmond voulait me la piquer. Elle a fait ça pour moi. Elle n'est pas méchante, elle ne ferait pas de mal à une mouche.
-A une mouche, non bien sûr, elle les adore...mais les gens...
-Elle m'aime moi.
-Oh oui bien sûr elle t'aime, jusqu'au jour où elle te fera la même chose.
-Elle ne me fera jamais ça, elle m'aime, et puis sinon a à qui elle apprendra?
-Rassure-toi comme tu peux, mais n'y vas pas Meryl, tu vas encore devoir regarder, tu sais comment c'est? Tu ne pourras pas fermer les yeux.
-Eh bien je les garderai ouverts...j'ai plus peur...plus tellement.
-Tu y vas, tu es sûre? Même si tu vas peut être devoir lui faire le truc avec les yeux.
-Je le ferai, si Vénus dit que je dois le faire, il doit y avoir une raison.
-Soit, tu pourras pas dire que t'étais pas prévenue.*


Dans l'obscure cité où vivent les dépravés, une gamine vient de faire taire sa conscience.
Voyez où nous mène le chaos?
17 ans, c'est encore une enfant...et elle va concourir à un meurtre sauvage.
Pourquoi accepte-t-elle pareilles atrocités, quand d'autres ont choisi harmonie, entraide, et soirées près du feu, et manger des bonbons, et dormir paisibles?
17 ans grands dieux!!! Où est donc son bon sens? Où même sa capacité -ce n'est qu'une enfant, à distinguer le bien du mal?
Ils sont là, mes très chers, dans un coin de sa tête. Elle les réduit au silence, l'innoncente Meryl. Elle fait taire sa conscience et accepte l'horreur.

C'est qu'elle a tout perdu une fois la gamine, on ne l'y prendra plus.
Une ville, une famille, elle ne les rendra pas. Ils l'aimeront toujours, ne la quitteront pas. Elle ne sera plus seule Meryl.

Et puis il y a Venus, Venus qui la fascine. D'un côté répugnante, terrifiante, terrible, et d'un autre gracieuse, chaleureuse, maternelle. Meryl aime Venus, même si Venus l'inquiète.

Dans l'obscure cité, ou dorment les cadavres, notre Meryl s'avance, vers son horrible guide. L'une encore une enfant l'autre à peine une femme, bon dieu, mais que va-t-il advenir de leurs âmes?


-Et pourquoi tu tenterais pas le truc dans la mine madame Flytrap? Ça fait longtemps que j'ai envie de la visiter moi, la mine....
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Message  Elena Baldi Lun 19 Oct - 14:13

Il fallait être en état de décomposition avancée ou d’une surdité totale pour ne pas entendre le vacarme engendré par l’entomophage et son assistant.

Ce fut par un réveil en sursaut qu’Elena acheva sa première nuit à la cour des miracles.
Trois quart d’heure de sommeil, à peine.
Difficile de fermer l’œil quand on s’est jetée seule dans la gueule d’un loup réputé affamé.
Sous l’apparence d’un accueil des plus débonnaire et aimable, la jeune femme savait que quelque part une réalité sanglante était tapie.

Les rumeurs les plus folles couraient sur la cité minière.

Mais c’était tenter de survivre avec leur aide ou trouver une mort quasi-inévitable dans le désert. Le choix était vite fait. Puis il y avait le plaisir de la peur…

Elle s’était donc planquée, pour la nuit, dans l’un des bâtiments en ruine de l’antique cité minière, vestige dérisoire d’un faste passé. En ne se posant pas à la place qui lui avait été désignée, elle s’assurait ainsi l’avantage de cinq minutes d’avance sur une fuite éventuelle. Simple réflexe de précautionneux.


Et c’est toujours quand on finit par tomber d’épuisement que l’on est réveillé.

Torture au petit déjeuné.


Il s’agissait manifestement de la rentrée de la classe dont on lui avait parlé la veille.

L’inévitable squelette de science naturel semblait se moquer mesquinement du sort de l’esclave.
L’élève paraissait assidue et intéressée.

Et la maîtresse…
Magnifique dans sa putride nudité, suintante de folie, rayonnante de son dégoût de l’humanité, crachant sa mélopée comme un venin aussi aphrodisiaque que mortel.
Vénus Flytrap dans toute son horreur.
Même dans ses rêves les plus psychotiques, Elena n’aurait pas su l’inventer.

Troublée elle ne sut d’ailleurs tout simplement pas comment l’aborder. Profitant de ce que Meryl avait coupé sa mère d’adoption, elle glissa entre deux :


« Saurais-je vous apporter assistance, présence ou simple écoute attentive ? »

Elle souriait légèrement peu perturbée par les gémissements de l’enchainé, le chapeau masquant les cernes de la nuit de veille et le regard plus que curieux
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Message  Peste Lun 19 Oct - 22:18

* Voilà des jours qu’ils arpentaient le désert, sans but ni conscience du temps qui passait. Lorsque le monde s’effondre, à quoi bon consulter sa montre toutes les cinq minutes ? Les marais putrides avaient ainsi succédés aux plaines désertiques, à peine ponctués par des cadavres desséchés et les croix sordides que Saint-Exupéry s’échinait à construire lorsqu’il trouvait suffisamment de bois pour créer une sépulture. A ses côtés, la jeune blondinette était toujours perdue dans ses pensées. Elle marmonnait entre ses lèvres, parfois agressive, parfois inoffensive.

Elle s’en moquait. Qu’ils n’aient pas toute leur tête était manifeste. C’était pourtant le cadet de ses soucis. Elle avait toujours vécu au milieu de nappes de bitume et de gratte-ciels délabrés et inoccupés. La ville lui manquait. Non pas pour la chaleur humaine qu’on y trouvait, rarement, mais plutôt pour le terrain de qui s’offrait à elle. Elle aimait arpenter ces étendues de ruine, à la recherche des vestiges du passé, à importuner les passants et à jouer des tours pendables.

La ville… il y en avait une justement. Une petite communauté dirigée par un vieux shérif. Voilà qui ferait l’affaire. Elle avait été prévenue quelques heures auparavant par radio par une certaine Venus Flytrap qu’elle trouverait refuge quelques lieues au sud. Cette même Vénus qu’elle apercevait au loin sur un parking sordide torturer le corps informe d’un géant bodybuildé qu’elle avait attiré dans ses filets.

Elle aurait pu courir pour l’intercepter dans son œuvre macabre. Elle n’en fit pourtant rien. Assise en tailleur sur une pierre, pendant que ses compagnons gouttaient quelques instants de repos, elle contemplait en plissant ses yeux l’araignée emprisonner entre ses rets sa victime bien imprudente pour s’être laissée séduire par ses appels. Fascinée, elle mâchouilla le bout de mégot qu’elle trainait avec elle depuis des jours pour se rappeler de l’odeur du tabac.

La fille était donc dangereuse… Pour autant, ce n’était pas pour lui déplaire. Elle-même avait tué plus souvent qu’à son tour. Certes, il fallait reconnaître qu’il s’agissait souvent de nègres. Cela ne comptait donc pas. Mais la manière qu’elle avait de tourner autour de sa victime, se penchant pour mieux se relever dans une incantation morbide, dénotait la cérémonie aux rituels bien établis.

Or, elle avait toujours été respectueuse des différentes formes de culture auxquelles elle avait été confrontée. L’humanisme de Saint-Exupéry l’intriguait. La folie de Marieke l’intéressait. Elle souhaitait en savoir plus, se moquant du danger que cela représentait. Oui, sa décision était prise. Elle visiterait l’antre de l’araignée, dût-elle éviter pour cela les battes de baise-bol et les espiègles bêtes des marais. On apprend à tout âge, et elle ne souhaitait pas perdre une miette des opportunités qui s’offraient à elle… *
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Message  Venus Flytrap Mer 21 Oct - 23:43

Dans l'aube glauque qui déverse son dégueuli de rayons solaires sur la cohorte des damnés, le temps semble s'être brutalement accéléré pour les millénaires à venir. Le croissant chaud le matin, l'odeur du café qui traîne sur les lèvres alors qu'on ne s'est pas encore lavé les dents, toutes ces petites choses banales qui paraissent parfois essentielles s'étiolent en une lente agonie faîte de violences sourdes et iconoclastes.

Le temps n'est plus à la quête jouvence, oh non. Oubliez les crèmes anti-rides, les visages poupins, les shampooing pour cheveux lisses et cassants, les rires des écoliers dévorant leur barre chocolatée avec si peu de véritable cacao...

Ici, l'ambiance suinte un danger qui ne tait pas son nom. Il ne prend même pas la peine de se placer dans l'ombre. Il se venge de l'hypocrisie passée pour se parer des attributs du messie des temps modernes. Venus en a fait son enfant difforme, son double monstrueux, son siamois sans bornes.

Alors que Meryl et la Baldi s'approchent doucement, intriguées, elle continue ses murmures obscènes en se grattant nerveusement le cuir chevelu. Des plaques de tignasse grasses et pleines de pellicules tombent en lambeau sur l'esclave pathétique. La sueur qui perle de son front ne retranscrit pas la simple fièvre de l'état grippal. Non, ce n'est pas Venus qui au premier abord semble malade. C'est sa propre sueur. Comme si cette abondance de saloperies évacuées contenait un trop plein de rancoeurs, de phantasmes et de pulsions vicieuses. La sueur acre et salée du drogué au réveil, le lit inondé comme si on avait fait dedans...

Tantôt, des doigts de pieds couverts de crasse écrasent des testicules sous anabolisants. Tantôt, Sam vomit le peu de bile qui flotte dans son estomac en toussant comme un prématuré en phase terminale.

L'entomophage déteste cela. Gâcher de la nourriture. Pour un peu, un Miraculé quelconque a déjà du l'observer en train de récupérer les semblants d'insectes qui se détachent de la pâte molle qu'elle rejette parfois.

On ne lui donne pas cinq ans à vivre, à cette femme.


Et, furieuse contre l'attitude pourtant humaine de son martyr, Flytrap jette de toutes ses forces le mégaphone qui vient s'écraser contre le crâne d'Edmond. Le squelette vient se vautrer sur le bitume défiguré. Elle s'emporte, se fâche contre dieu sait quoi et bientôt vient se pencher au dessus du carton, laissant apparaître son intimité défigurée par l'usage qu'elle en fait. Rien à voir avec les clichés. Sa chatte broussailleuse, tel le reflet de sa maîtresse, expulse aux yeux du monde toute sa fatigue, son angoisse et, finalement, son profond ennui.

La voilà qui ouvre un de ces fameux bocaux à confiote 'Bonne Maman', attrape quelque chose à l'intérieur et l'enfourne entre ses lèvres gercées. Le même rituel se déroule l'instant d'après, à la différence près qu'elle n'avale pas l'étrange ver en forme de spaghettis trop cuit qui se débat mollement entre deux doigts purulents. La cinglée s'approche de Sam et pose son derrière sur son torse en lui maintenant la mâchoire. Sa bouche régurgite quelques bulles de salives qui explosent à la surface à la manière des gros escargots. Le spaghettis surprise s'enfonce dans les prémices de ses entrailles.


" Maintenant, vous êtes papa, Monsieur Sam. Puisque vous refusez la nourriture que je vous donne, puisque vous l'éjectez comme du vulgaire bubble gum bon marché, alors mon ami et tendre collègue se chargera de l'avaler à votre place. Vous voilà enceint d'un ver solitaire, n'est ce pas merveilleux? "

La dingue tourne lentement la tête, un sourire mauvais en direction de Meryl. La dame n'a pas l'air très aimable avec sa petite protégée, pour une fois... Ni une, ni deux, elle fait face à la gamine, la dominant de toute sa hauteur, lui révélant juste en face des trous sa poitrine insolente. Et l'horreur accomplit une nouvelle fois sa tâche. Ses mains aux veines trop saillantes cramponnent la nuque de la frêle adolescente, sa gorge semble être prise d'un haut le coeur volontaire, puis sa bouche vient rencontrer brusquement les timides lèvres de Meryl. La gosse se cramponne, écarte grand les yeux, se débat, mais rien n'y fait. Le parfait baiser empoisonné. Du vol à l'étalage sur le comptoir de la pudeur. La petite attardée peut sentir quelque chose toucher son palais, maintenant. Pas seulement la langue de sa pseudo divinité. Non, quelque chose qui semble avoir de minuscules poils aux pattes, comme si on avalait sa barbe de quatre jours tout juste rasée.

Délicieuse inceste artificielle... Merveilleux don nourricier... L'oiseau n'a pas encore quitté son nid...


" Je te l'avais bien dit, Meryl, qu'il faut bien manger quand on se réveille. Tu es toute pâle. Tu te fous de moi. Et... Ne m'appelle plus jamais Madame Flytrap. PLUS JAMAIS! Nous sommes liées, toi et moi, Meryl...
On ne tente pas, Meryl, on vit. On la vivra, la mine, toi et moi. On la vivra...

Sur quoi elle repousse l'adolescente de ses perfides serres, ultime humiliation de l'enfant qui vient de faire une grosse bêtise. L'indifférence est bien la pire des punitions quand on garde encore un semblant d'innocence...


Quand c'est au tour de l'italienne, son visage se décrispe légèrement mais se fait plus calculateur. L'entomophage sait reconnaître les personnes de valeurs, celles qui ont une touche un minimum exotique pour attirer son attention. Malgré le fait que la Baldi empeste le tabac, chose qu'elle abhorre particulièrement. Mais, alors qu'elle allait se présenter pour débrider un peu la situation, déjà particulièrement tendue, son regard vient cogner contre le poignée de la mystérieuse arrivante. Ni une, ni deux, Venus lui attrape le bras sans préavis et met en évidence le serpent, une lueur joyeusement malsaine au fond des orbites...


C'est étrange, non, le fait que les gens représentent souvent ce qu'ils connaissent le moins. La modernité, Mademoiselle...Baldi, n'est ce pas? Les descendants des premiers hommes peignaient ce qu'ils observaient, ce qu'ils vénéraient, ce qu'ils combattaient réellement.
Et pour vous, Mademoiselle Baldi, le combat, la confrontation, est ce que cela vous intéresse? Ou est ce simplement l'image sordide d'une représentation non réalisée?
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Message  Peste Dim 25 Oct - 22:28

Dans toute scène perverse, il faut des spectateurs. Désolée de devoir le dire, mais à quoi bon se la jouer à la « Eyes Wide Shut » s’il n’y a pas un bon curé pour faire une levée de boucliers au nom des valeurs morales de l’Eglise ou un enfant de 12 ans à qui attenter à la pudeur ? Soyons sérieux cinq minutes ! Bref, tandis que l’entomophage était partie dans son trip mystique sorti d’on ne sait quel film de David Cronenberg, le public arrivait lentement sur les lieux de la représentation.

"Carte 12-25 mademoiselle ? Ah non ? Dommage, vous auriez eu une réduction. Un programme peut-être ? Vous verrez, le personnage principal ferait peur à une mouche. Nos ouvreuses peuvent vous accompagner à votre place ? Parfait, si vous voulez bien vous donner la peine, vous serez installée derrière le lampadaire 25-C, le troisième en partant de la quatrième rangée de parking. Vous aurez une vue imprenable tout en restant cachée à la vue des acteurs, il a le mérite de ne plus fonctionner."

Une fois arrivée sur place, la petite Peste mata. Simplement ? Simplement. La dame aux mouches – probablement une grande copine de celle aux camélias – semblait complètement frapadingue, agressant avec grandiloquence les deux spectatrices venues l’assister dans son œuvre macabre. Du grand théâtre. Du Wajdi Mouawad des grands soirs, avec ce qu’il fallait de folie et de rebondissements pour compléter la tétralogie du Sang des promesses. De quoi piquer des idées pour agrémenter ses futures rencontres avec les nègres qui cassaient les pieds des honnêtes miraculés de la catastrophe tous les soirs à la radio ? Parfaitement !

Faut dire… Faut dire que se familiariser avec les techniques des autres a toujours du bon. Faut reproduire les bonnes pratiques, disait monsieur Cienlkowsi lorsqu’il préparait ses coktails molotovs pour les nègres d’en face. Elle n’aurait en tout cas manqué pour rien au monde la fin de l’unique représentation de Monsieur Sam.

Et après ? Et après, me demandez vous avec impatience ? Bein rien. Vous pensez vraiment que notre protagoniste va aller se foutre dans les griffes d’une psychopathe patentée ? Qu’elle va surgir sur la scène au beau milieu de l’Acte III scène 12 pour entamer une carioca endiablée avec Mademoiselle Flip-Flap ? Faut penser à vous faire soigner, vous hein ? Doucement, la petite Peste recule de quelques pas pour se fondre dans la nuit et disparaître comme par enchantement. Pour sûr, elle fera de beaux rêves cette nuit…
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Message  Elena Baldi Lun 26 Oct - 17:19

« La modernité… Madame Flytrap, est l’image sordide d’une réprésentation non réalisée. Vaine tentative d’étouffer les ténèbres, d’éclairer l’inconnu.
Elle ne fait que déguiser… la peur. »


La folle tenait fermement l’avant bras tatoué entre ses griffes tandis que la ritale maintenait une légère tension qui révélait justement un état combatif permanent. Tête baissée elle contemplait également la représentation serpentine, se moquant bien d’être limpide ou totalement incompréhensible dans son explication. La voix s’était faite lointaine, plus distraite. Une folie latente.

« Je ne vous apprends rien sans doute, mais le combat est à la fois sans fin et sans issue.
Création et destruction.
Lorsqu’on ne le voit pas, il guette. Lorsqu’il apparait… humhum, il est déjà trop tard. »


Le rire saccadé d’Elena conclut ses propos et sembla la ramener à l’ensemble de la scène présente. L’indocile avisa Meryl et son regard mauvais quoique embué de larmes.
Reprenant d’autorité son bras, toujours à demi-masquée par son chapeau trop grand, la jeune femme constata avec un sourire narquois.


« Mais laissons là les présentations, le bel oisillon attend sa nouvelle leçon dans l’impatience, je crois. »
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