Clown Funeste et dame de pique.

Fun Gargari a écrit:On l'avait assomée et bazardée dans un coin...et c'était tout ? Quand elle reprit connaissance, elle se rendit compte que le campement marécageux était en ébulition...les préparatifs de son lynchage peut-être ? Ca parlait de "trahison" et de "nègresse"...et pourtant, les miraculés persistaient à ne pas faire attention aux deux clownettes qui venaient de se rendre.

Quelques instants plus tard, le Shériff emmena une escouade avec lui. La situation s'éclaircissait finalement. La nègresse, c'était Always, la trahison, c'était celle des pacifistes qui en avaient ras-le-bol de se salir les mains dans les combines du Shériff.

Ca leur laissait une opportunité rêvée pour...s'enfuir ? Quel intérêt ? Elle s'était rendue, après tout, et elle avait l'intention de connaître le martyr comme la Sistah Sheifah le lui avait recommandé. Tout ce qu'elle voulait, maintenant, c'était montrer qu'on ne traitait pas Fun Gargari avec autant de négligence. Avec Always dans l'ombre de vallée de la mort, et Magdalena probablement en route vers New Vegas, elle était sans aucun doute la plus mahousse de l'Ouest du Pécos...


Fun réveilla LaZy et lui fit signe de se taire, geste parfaitement inutile. Elle était toujours fatiguée, et toutes les deux avaient très faim, et très soif. Mais ce n'était pas le moment de penser à çà.
Il y avait deux silhouettes près du coin où on les avait laissés. Des gardes ? Peut-être. L'un d'entre eux propageait une puanteur immonde. Fun le désigna.

"Je prends lui... tu prends l'autre."

LaZy voulut protester, mais on est rarement à l'écoute des interrogations d'une muette.

Fun vit sa camarade engager tant bien que mal le combat avec Peste. Le vieux Miach, captant le bruit étouffé de l'assaut d'une aphone, tourna la mollement la tête, et c'est à ce moment que la vieille corde de trapèze lui fit un joli collier de chanvre.

Fun Gargari serra et serra encore plus fort de toutes les forces que lui permettait son horrible état de sobriété démaquillé. Parce qu'elle savait que c'était l'occasion où jamais d'y mettre un terme...


Quelques minutes plus tard, elle apparut devant le group du campement de Baldi et les autres, son bonnet sur la tête, et un masque pourpre-noir de sang coagulé sur le visage; trainant toujours devant elle le cadavre aux yeux exorbités du vieux Miach, une partie de ses tripes en moins. L'ivresse était revenue. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien.


"AahhahhaHAhahaHah ! J'ai l'impression de pas avoir été prise au sérieux...C'est un comble !

Si vous voulez pas me lyncher, je peux le faire toute seule, mais comme vous le voyez, je suis pas très douée, je me suis un peu emmêlé les pinceaux AhaHaHaHHAaH !

Je suis une prisonnière politique de grand standing, j'exige des gardes, un passage à tabac et de l'humiliation ! Oui ! Que les gens rient, et rient encore ! AhaHAhaHahAH !

Excusez-moi pour le désordre, conclut-elle en se lèchant les babines. J'avais un...noeud dans l'estomac ! AhAHAHAHahAH !"

Dagan a écrit:La jeune femme se présentant devant lui semblait désormais heureuse. Les instants d'appréhension passé, elle semblait soumise à une fougue digne de son rang de prisonnière de grand standing.

« 'coute moi bien gamine, t'as d'la ressource c'est certain. Qu'est-ce que tu veux que ton cas m'importe ? T'es chiante et en plus t'as ramené des ordures là. Tu vas m' faire comme ton pote toubib et m'demander de faire le ménage comme pour les chiottes de vot'cloaque ?

Putain c'me saoule cet' histoire. Rien à bat' de t'gueule gamine. Mon indigène est crevée et j'suis en deuil. C'me fait chier t'vois. Alors ferme t'gueule si tu respectes un peu les gens que t'aimes et qui sont mort. »

Dagan regarda ensuite le couple d'italien. Il récupéra son arme de point pour montrer qu'il était prêt à leur foutre un coup si la baldi le souhaitait. Mais il en doutait. De toute façon depuis quelques temps il était totalement dépassé par les évènements qui se présentaient devant lui..

Fun Gargari a écrit:Fun parut déstabilisée par l'intervention du "benêt" finalement pas si benêt que ça. Elle en relâcha son cadavre et son sourire s'affadit.

"Ils...Ils l'ont eue...alors..."

Fun n'avait rencontré Always que brièvement, et cette rencontre l'avait troublée. Si proche de la nature, si grande. Et si...noire. Pendant cette période où elle avait eu si peur, voir cette grande chasseresse noire, c'était...réconfortant, presque comme trouver une grande soeur, un lien vers quelque chose qu'elle connaissait. Mais ses pensées s'embrouillaient, elle avait du "maquillage", le Tourbillon du Rire était relancé.

"AhahahaHaAHahaAH ! Ah bah tiens ! Qui c'est-ty-qui voulait défendre les noirauds contre les méchants racistes ?! Et oui, c'est Funou ! Ou vous étiez les tourtereaux quand Funou essayait d'empêcher ce genre de trucs ?!

Vous faisiez comme l'italienne ? "Gli affairi di colori non mi interassano ?!" AhaHHAHahaHahAH ! Fare lo struzzo, ça te dit quelque chose, Baldi ?!"



Une autre part de son spectacle permanent ? Ou juste de la provocation gratuite ? Pas forcément. Il y avait du calcul derrière ses actions ivres. Si elle continuait à pousser Baldi à bout, alors peut-être l'italienne serait amenée à en faire SA prisonnière. Et même si c'était un pari très osé que de miser là-dessus, c'était peut-être un sort plus enviable que de celle des autres gus.

Elle fixa la jeune femme avec un sourire crispé. Crispé, il le devint encore plus lorsque ses yeux se posèrent sur l'homme assis à côté d'elle, celui qu'elle n'avait encore jamais rencontré. Il se dégageait de ce type...une aura. Un truc particulier, difficile à cerner. Et ça ne donnait pas vraiment de parier sur le mauvais cheval.

Marieke a écrit:Elle chantonnait, la Marieke. Contente. Les mains dans la fange, cueillant une herbe, farfouillant plus avant pour dénicher la racine convoitée. Tendait sa mimine crasseuse à sa nouvelle copine qui la suivait, transportant la récolte à défaut de savoir quoi chercher.
L'était gentille, la fille. Oui oui oui.Comment elle s'appelait? Meri-a-nae... Pfiouuu, compliqué. Trop compliqué pour la môme. Méri? Nan, y avait déja l'autre fille, Meryl, elle allait se tromper... alors, quoi ?

Elle se tourna vers la jeune femme, avec son petit sourire de gosse, et lui tendit une nouvelle feuille.

- " Tiens. Je t'appellerais Naë maintenant. "


Des cris au loin... Marieke met ses deux mains pleines de fange en visière au dessus de ses yeux, se collant une longue trainée de boue sur le front... Ah, ce n'est rien. C'est le vieux Shérif et la Madame Bestiole qui jouent un peu avec les autres. Doivent faire une petite fête et être content de se retrouver, hein oui, comme elle-même elle était contente d'avoir retrouvé sa Peste...

La môme se retourne vers cette dernière souriante... et là, son sourire se fige et la panique l'envahit. Elle voit le danger, la Marieke. Elle voit une espèce de fille bizarre qu'elle connait pas qui semble ramper dans le dos de sa Peste. Voudrait crier, appeler, avertir, la gamine. Mais elle arrive pas. Et elle voit le premier assaut et la surprise de sa Peste.

Et puis tout se brouille tandis qu'une douleur fulgurante la prend aux tempes. La plie en deux. La fout à genoux. Elle se prend la tête la Marieke, le souffle court. L'impression qu'on lui perce le crâne lentement. Elle est au bord de la syncope tellement elle a mal... Elle se balance d'avant en arrière, comme une autiste... Et sombre dans le noir...


***


Et puis elle s'arrête. Elle se redresse. Lentement. La tête d'abord. Ses grands yeux gris de môme sont devenus acier, et son sourire... est plus vraiment ce qu'on pourrait appeler un sourire naïf de gosse. Plutôt malsaint, le sourire.
Elle se lève, et même sa façon de marcher a changé. Elle semble toujours autant dans son monde, mais... plus dangereuse. Plus mûre. S'approche du groupe maintenant en cerce autour de la Dame Baldi. Cherche sa Peste du regard, qui semble bien aller.
Alors son attention se concentre vers les deux femmes encerclées. Et son sourire s'aggrandit encore en entendant la Dame Baldi proposer une intervention chirurgicale.

Quand elle entend la Dame Baldi donner l'ordre, elle s'avance et se place face à la clown-pas-drôle. En parlant à mi-voix, avec des yeux un peu fous.

... Regarde papa. Je vais assister le docteur.
C'est bien ma chérie. Fais bien attention.
... Oui papa.
Tu as pris la tension? Le pouls?
... Oui papa. Pouls fébrile, mais constant et fort.
C'est bien. Et maintenant? quelles précautions tu dois prendre?
... Patient à jeun, surveillance des constantes et... et...
Alors, Ma puce?
... Euh...
Les antécédents, Marieke... pour éviter les risques de?? de ?
... de choc anaphylactique, papa.
C'est bien, ma chérie. Alors? quelles sont les antécédents du patient, ma puce?
... Noires, papa.
Est-ce que c'est un problème pour l'opération?
... Non papa. Tout est prêt.
Alors, vas-y, ma chérie.

Marieke retira le gant de la main de la noire, et se recula, sérieuse, pour laisser la Dame Baldi opérer, les yeux fixés sur ses gestes et dodelinant de la tête.

Fun Gargari a écrit:Fun ne chercha pas à se débattre quand Dagan se saisit d'elle, et qu'une gamine bizarre lui retire son gant. Bizarre, c'était le mot; la petite aurait été un élément intéressant dans un spectacle novateur. Fun se contentait de fixer l'italienne avec un sourire si troublé qu'il en était sinueux. On lui proposait un tour de cartes. La bonne blague. Baldi essayait-elle vraiment d'imposer la chance à une artiste de cirque formée à toute sorte de numéro, y compris la prestidigitation de haut vol ? Ou est-ce que c'était justement une sorte de test ?

De toutes façons, c'était trop de réfléxion pour une Gargari maquillée. Six cartes, dans lesquelles se trouvaient les cinq premières de Pique et la dame.
Fun avança nonchalamment la main, tira une carte et la retourna d'un geste vif du poignet.

Un Joker.

"AhaahhaHAhaHAhAh ! Classique ! Celle là, c'était juste histoire de te prouver que je pourrais biaiser le jeu si j'étais, hmmm, malhonnête.

Maaaaaaais, on va la jouer selon tes règles."

Fun jeta la carte qu'elle tenait dans les mains par terre, et tira une autre carte parmi les cinq restantes.


"C'est foutu pour le mariage, on dirait, AhaHAHHAhHaHah !"


Elle la retourna pour dévoiler le 4 de Pique. Alors que les chirurgiens commençaient déjà à préparer les outils, son sourire se crispa davantage.

Peut-être certains l'avaient-ils remarqué, mais la première carte qu'elle avait choisi, celle qui était apparue comme le Joker, celle qu'elle avait laissé choir au sol sans s'en soucier davantage...cette carte était à présent la Dame de Pique.

Lilith a écrit:Encore un spectacle, encore le même personnage principal. Mais les rôles étaient inversés.
La tortionnaire devenait torturée, le bourreau devenait victime.
Juste retour des choses ...

Mais tout cela ne lui plaisait pas plus que la dernière fois.
Il n'y avait pas beaucoup d'espèces animales dans les tunnels, mais elle les avait toutes étudiées. Et jamais, jamais, elle n'avait vu aucune de ces espèces s'amuser ainsi de la douleur d'un de leur congénère.
Cela la mettait terriblement mal à l'aise. Elle ne connaissait pas cette façon d'être.

Et d'un autre coté, ça la fascinait. Justement, parce qu'elle ne comprenait pas. Elle savait qu'elle faisait partie de la même espèce, mais alors, comment était-il possible qu'ils réagissent tellement différemment ?
Était-ce elle ? Est-ce qu'elle était anormale, à force de vivre seule ?

Alors elle restait tout proche, pour observer, sans intervenir, avec son regard curieux.

Elle remarqua la carte que Fun laissa tomber par terre, mais ne dit rien.
Elle se contentait d'observer, et le renoncement de la jeune femme faisait partie du mystère du genre humain qu'elle cherchait tant à percer.

Peste a écrit:La Peste n'avait pas demandé son reste. Depuis plusieurs lunes, elle était devenue apathique, comme si elle avait attrapé le mal épidémique qui touche les freebox qui tournicotent leeeeeeentement.

Ca aide pas, d'être apathique, quand, sans l'avoir nullement demandé, tu te fais lâchement agresser par une clown. Pardon, une noire. Pardon, une repentie. Pardon, on sait plus franchement quoi, en fait...

Sans trop comprendre pourquoi, l'Attention Whore de première classe s'était détournée de son sort alors qu'elle l'avait mise à terre salement amochée. Faut pas chercher à comprendre, dans la vie...

Elle se releva, se frotta les tempes, et regarda la follette au loin supplier son châtiment. Clopinant dans une autre direction, elle maugréa :

Une nègre qui demande la corde, c'est pas courant... Qu'on la décapite, et la dame de cœur nous fichera enfin la paix...

Merianae Becker a écrit:Meri qui était revenue en aidant Marieke, les bras chargés de plantes se mit un peu à l'écart.
Fun lui foutait les chocottes, et même si elle semblait prisonnière, cette trouille ne décollait pas, comme la crasse à la peau.
Elle se contenta de regarder en silence la clown faire un peu plus la preuve de sa folie.