La Cour des Miracles
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My life as a Walking sausage

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Message  Fun Gargari Dim 10 Jan - 16:17

Fun Gargari, orphelin saltimbanque du macadam, leadeuse d'un groupe de meurtriers rigolos, héroïne de la cause raciale noire...et désormais, saucisse ambulante. La dernière fois qu'elle avait pu bouger un bras, elle s'en était servi pour tuer un homme; ce qui lui avait valu la mutilation, un passage à tabac en règle, et l'obligation de vivre comme un tronc sur pattes, entravées de lourdes chaînes et ballotées au grès des humeurs de ses ravisseurs.

Elle s'était encore pris une mandale ce jour là. Pour une simple blague inoffensive. Et maintenant, elle avait à nouveau le nez en miettes, et ça lui prendrait des lustres avant de pouvoir respirer sans émettre un sifflement ridicule. C'était peut-être là d'ou venait la tradition du nez rouge pour les clowns. Une protection face au public récalcitrant. Damn, si seulement elle en avait eu un !

Une lune auparavant, le shérif et ses hommes avaient accroché sa chaîne à une vieille conduite d'air qui longeait le plafond du sous-terrain. La laissant ainsi suspendue en l'air comme une pinãta multicolore, ils s'étaient amusés à essayer de la rouer de coups en tout sens alors qu'elle gigotait et se balançait tant bien que mal pour en éviter le plus possible. Le shérif considérait ça comme un bon entraînement au combat. A supposer qu'il ait à se battre contre une armée de pendules vivants. Fun aurait probablement trouvé la farce hilarante si elle n'en avait pas été le dindon. La seule chose qui lui avait évité de se faire trop mal, c'était justement la chaîne qui la maintenant, et qui avait rempli un bel office d'armure pour l'occasion. Il y avait aussi le fait, qu'elle s'était avérée une piñata extrêmement habile. Sacrée vocation.

Les deux précepteurs que Fun avait eus dans son enfance étaient particulièrement sévères. Son père lui avait fait apprendre une foule de tours tous plus compliqués les uns que les autres, et ce, dès le berceau. Sans parler des langues. Elle en avait bouffé des langues. Son deuxième percepteur, celui que l'on pourrait simplement appeller "le béton", avait été encore plus dur. Laisser vivre une gamine seule au milieu des pervers, sociopathes et autres rebus du bunker, c'était de l'éducation à la dure. C'était ce percepteur là qui lui avait pris ce fameux tour que tout artiste de cirque devait être capable de faire...


Sympathique tour, en effet. D'un point de vue purement artistique, il était atrocement démodé, et aucun talent moderne n'aurait songé à le replacer dans son spectacle, surtout pas quelqu'un comme Fun qui se voulait à la pointe du renouveau du comique de situation. Mais désormais, il était le plus important dont disposait son repertoire. Encore fallait-il y parvenir avec 9 doigts seulement.


Quiconque aurait cru que le statut d'esclave d'Elena Baldi était une désirable dolce vita aurait lourdement sous-estimé l'aptitude du shérif à réagir aux défis qu'on lui lançait dans la face. Si Fun paraissait si bonhomme malgré les chaînes, malgré les privations, et malgré les blagounettes du niveau de celle de la piñata, c'était tout simplement qu'elle appliquait la même stratégie qu'elle avait toujours appliquée, en pareilles circonstances. L'oubli par le rire. Vaut mieux en rire qu'en pleurer. Et malgré l'aspect diablement inquiétant d'une compagnie qui vont tiens responsable d'une tentative d'assassinat et qui vous sait coupable d'appartenance à une race interdite, tous ces gens étaient beaucoup trop burlesques, tous autant qu'ils étaient, pour que quelqu'un comme Fun Gargari ne puisse exalter le comique qui se dégageait de chacun de leurs actes, ou de leurs paroles. Même Flytrap, qui pourtant l'avait toujours beaucoup intimidée, commençait à prendre dans son esprit une dimension cocasse. Il suffisait de la voir, tiraillée entre ses besoins maternalistes et ses esclaves soumis aux pires indignités; entre le pouvoir pathétique que lui conférait son arme, et la répulsion que celle-ci inspirait à la technophobe qu'elle était.

Il était amusant, ce petit monde, tout compte fait. Et même si cette journée lui avait montré que son humour était moins le bienvenu en son sein qu'une gamine névrosée armée d'un parcmètre, elle n'avait pas l'intention de baisser les br...les jambes. Et ce fameux tour que le béton lui avait enseigné lui permettrait de bonnes blagues. Un éventail de farces beaucoup plus large.

Elle y avait beaucoup travaillé, elle n'avait que ça à faire. Des mois et des mois pour compenser l'absence d'un malheureux annulaire. Et désormais elle était rodée. Et dès que tout le monde se serait endormi de manière suffisamment profonde...

*clic*

L'évasion. Diablement ringard. Extrêmement technique, mais pas impressionnant pour un sou. Même son père n'avait pas daigné lui apprendre. Elle l'avait apprise pendant une malheureuse aventure avec une bande du bunker, ce même soir où elle avait commis son premier meurtre.
Débarassée de ses chaînes, Fun se laissa éblouir par l'éventail de possibilités qui s'ouvrait désormais devant elle. Elle pourrait peut-être tuer Jango. Lui faire payer les coups de savate, et les insultes envers son peuple. Oh bien sur, elle ne pourrait pas y survivre plus de cinq minutes, mais ce serait cinq délicieuses minutes...
Ou pas. Après tout, qu'y avait-il de si drôle dans une vengeance ? Surtout ce genre de vengeance ? Etrangler un vieil homme dans son sommeil, on a quand même vu plus hilarant. La question était de savoir ce qui primait : Elle ou la Grande Blague. La réponse était évidente : Fun Gargari n'existerait même pas sans la Grande Blague.


Pouffant de rire toute seule, la jeune clown s'approcha furtivement de la couche du vieux salopard avec une gourde d'eau entre les mains. Il en restait assez pour lui permettre de tremper un petit doigt dedans. Son forfait accompli, elle regagna sa position et se ré-emberlificota dans ses liens de métal.


Le lendemain, Jango se réveillerait dans une flaque de pisse encore chaude. Il y a encore des choses à apprécier dans la vie d'une saucisse ambulante.
Fun Gargari
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Message  Jango Dim 10 Jan - 21:01

Et en effet, le lendemain, la vieille saloperie s'était réveillée au milieu d'une flaque, dans son pantalon. L'agréable chaleur, dans le froid des tunnels... Instinctivement, il avait porté la main à sa verge, et l'avait tripotée doucement, en ricannant l'air béat.

Puis il avait redressé le torse, et avait admiré la tâche sur son pantalon...


"Hurk hurk hurk... La Californie..."
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